Les Indestructibles 2 : quatorze ans d’attentes enfin récompensées !

  • Réalisé par : Brad Bird

  • Bande Originale : Michaël Giacchino

  • Durée : 1h58 min

  • Sortie en France le : 4 juillet 2018

A l’heure où Marvel bat des records au box-office avec les super-héros de la maison des idées, que Walt Disney s’apprête à élargir son trombinoscope super-héroïque grâce au rachat de la 21st Century Fox, Pixar enfonce le clou (avec sa super-force ?) en nous proposant dès le 4 juillet 2018 prochain, la suite de son succès de 2004, les Indestructibles 2.

Carton à l’époque et huitième plus gros succès pour Pixar, Les Indestructibles était aussi le premier film de l’écurie à mettre en scène des personnages humains. Il reste, pour certains, à l’heure actuelle, comme l’un des meilleurs films de super-héros existant.

Les Indestructibles 2 rentre dans une période éminemment féministe pour le tout Hollywood et à laquelle Pixar n’a malheureusement pas échappé, bien que la production de ce film remonte à plusieurs années déjà (et oui, toi qui me lis, un film d’animation ne se fait pas en neuf mois). Son thème (Elastigirl est LE personnage principal du film) et sa sortie sont clairement ancrés dans l’époque.

La suite directe du premier volet

Nous avions laissé la famille Parr face au Démolisseur à la fin du premier épisode, après la défaite de Syndrome. Le second volume reprend là où nous avions abandonné M. Indestructible, Elastigirl, Flèche, Violette et bébé Jack-Jack.

Malgré ces événements, les super-héros sont toujours hors-la-loi et agissent de manière clandestine pour lutter contre les super-vilains.
Ainsi, quand un riche industriel convoque nos héros et Frozone afin de leur rendre leur grandeur passée, Elastigirl est choisie pour ses méthodes moins brutales que celles de M. Indestructible afin d’être la représentante de la communauté super-héroïque et redorer le blason des héros en collants.
Alors qu’Elastigirl prend son rôle très au sérieux, Bob tentera de mettre tout en œuvre pour assurer son nouveau rôle d’homme au foyer. Gérer la crise d’adolescence de Violette, accompagner Flèche dans ses devoirs et apprivoiser les nombreux pouvoirs de Jack-Jack n’est pas de tout repos quand on a l’habitude de tout défoncer à coups de poing. Mais lorsqu’un ennemi aussi rusé qu’hypnotique entre en scène, il est temps pour TOUTE la famille de faire front afin d’enrayer l’influence néfaste que pourrait engendrer ses agissements sur la mission d’Elastigirl et ses répercussions politiques.

Quatorze ans !! Quatorze ans, c’est long quand même. Quatorze ans que beaucoup l’attendaient. Je vais être franc avec vous, ce n’était pas mon cas. (Hop, hop, hop, on se calme, on range les fourches et les torches et on me laisse continuer). Clairement pas fervent admirateur du premier épisode, je n’attendais pas forcément le second. Madeleine de Proust pour beaucoup d’entre vous, j’ai oublié mes préjugés et je me suis plongé dans cette grande aventure que Pixar nous propose. Autant vous le dire tout de suite, c’est franchement bien mené. Pixar n’a plus à faire ses preuves, ça on le sait. C’est beau, c’est rythmé, nerveux, les thèmes sont riches et Brad Bird est au top de sa forme. Malgré une histoire, un peu trop simplette et un bad guy trop facilement identifiable, j’ai marché. Drôle, fin, parfois émouvant, l’idée n’est pas d’aller voir une suite à pure fin commerciale, non, on tient là une véritable continuité aux aventures de la famille Parr.

Fantastic five ?

Commençons par nos têtes d’affiche. Là où M. Indestructible était le fer de lance du premier épisode, ici Elastigirl reprend le flambeau avec brio. On ne pourra s’empêcher d’y voir l’influence pro-féministe d’Hollywood mais le choix paraît judicieux quand on creuse un peu. Quel meilleur moyen pour faire revenir les héros en odeur de sainteté que des méthodes plus douces et moins bulldozer que celles de Bob Parr. On sent clairement l’effet que la mission produit sur notre super-maman. Un peu réticente à reprendre le costume au début, l’adrénaline la pousse à enfiler la combinaison avec passion et on découvre de nouvelles facettes d’Hélène. Bonne investigatrice, elle jouira même d’une merveilleuse scène de combat au rythme effréné.
Papa cookie (vous comprendrez la référence en voyant le film), Bob reprend le rôle qu’Elastigirl a porté pendant des années. Il apprendra qu’être père au foyer n’est pas de tout repos surtout quand le petit dernier fait une poussée de super-pouvoirs (déjà teasé à la fin du premier volet et dans un court-métrage). Donnant lieu à des scènes hilarantes, jouer au père modèle donnera une envergure au personnage qui pouvait lui manquer jusqu’à aujourd’hui.

Le scénariste confronte nos deux héros à des situations inédites pour eux et les met face à des responsabilités qu’ils n’envisageaient pas et auxquelles tout le monde peut être confronté (les super-pouvoirs en moins, évidemment).

Mais le haut de l’affiche ne concerne pas que nos deux parents héroïques. Violette et Flèche font partie intégrante de l’histoire. Les interactions fraternelles sont parfaitement bien gérées, ce rapport que tous ceux qui ont un frère ou une sœur ne connaissent que trop. Là où Flèche devra gérer ses devoirs de maths avec l’aide de son super-papa, Violette subira ses premières affres amoureuses. Pas facile d’être super quand on est un adolescent.

Mais quid de bébé Jack-Jack ? Véritable mascotte du film, le bambin est si adorable que, même moi, j’aurais aimé le baby-sitter. Ses pouvoirs sont exceptionnels et il a même droit à ses propres scènes d’anthologie. On aurait pu être effrayé de ce déluge de super-pouvoirs mais ils sont clairement bien menés.

Le tableau n’aurait pas pu être complet sans l’intervention de Frozone, Samuel L. Jackson au top et surtout notre Anna Wintur made in Pixar : Edna Mode. Là aussi, rôle dans lequel on ne l’attendait pas, Edna fait des prouesses en baby-sitteuse et marraine la bonne fée.

Un grand pouvoir, implique blablabla…

N’attendez clairement pas l’histoire de l’année.
Aussi classique que celle du premier volume, plutôt simple, elle reste néanmoins bien menée par un Brad Bird en forme. Avec des thèmes importants comme la famille mais aussi le pouvoir que peut avoir l’opinion publique, retenons que le scénario est rythmé, que le film est drôle, fin et que les interactions entre les personnages fonctionnent.
Pour ma part, je retiendrai surtout l’ambiance rétro futuriste encore plus marquée que dans le premier épisode. Confronter les sixties à celle de l’époque moderne est à mes yeux, une réussite.
Les personnages sont attachants et on aimerait les revoir faire des prouesses. On ne s’ennuie pas et c’est le principal.

Michael Giacchino aussi fait le boulot. Il signe une partition loin d’être mémorable mais le thème principal fait son effet lors des scènes principales.

Alors, on recommande Les Indestructibles 2 ?

Réjouissez-vous, fanatiques, la suite que vous attendiez tous est là et elle est réussie. Meilleure que le premier volet, elle vous subjuguera et vous en reprendrez bien un peu. Vous vous demanderez juste pourquoi vous avez dû attendre quatorze ans pour voir la famille Parr reprendre du service.

Vous l’aurez compris, j’ai apprécié le film. Loin d’être dans le top 10 de mes films favoris, il reste un très bon divertissement et se regarde sans ciller.

On a aimé

  • Bébé Jack-Jack au top

  • Bob dans le rôle de père au foyer

  • L’ambiance rétro futuriste

On n’a pas aimé

  • Un scénario trop classique

  • Un bad guy trop facilement identifiable

  • Une musique qui ne restera pas dans les annales